ENTRETIEN PREALABLE AU LICENCIEMENT DU 15/02/2002
Mme HAMAOUI Zakia/ASSOCIATION des FAMILLES de FRANCE
28, place SAINT GEORGES 75009
L’entretien est mené par le Dr JOYEUX président du C.A.
de la Fédération Nationale des Familles de France, assisté de Mme THERRY
Christiane, déléguée générale, salariée.
Dr JOYEUX : « Les faits sont, de notre côté, relativement
simples. Madame Zakia a un contrat depuis janvier 82 à ce poste, mais
auparavant elle était secrétaire dactylo. Le contrat qui donne les
éléments : en particulier elle est responsable de toutes les opérations
dévolues à la comptabilité et un point capital venant d’une mention
manuscrite du président de l’époque, M. MOREL.
Je vous rappelle que le poste que vous occupez impose le
secret professionnel. Ensuite le 20 décembre 85, Mme HAMAOUI bénéficie
de la qualification de cadre avec effet rétroactif à octobre 85 »
Mme HAMAOUI : « Je ne sais plus exactement, cela fait
tellement longtemps. »
Dr JOYEUX : « C’est cela : j’ai très bien étudié le
dossier, voilà, le 8 de ce mois, vous avez été mise à pied. Donc en
attendant de prendre la décision définitive, cet entretien doit nous
permettre de dire clairement ce que nous vous reprochons. Alors cinq
factures sont sorties de votre bureau depuis un certain temps, alors
qu’elles n’ont pas à sortir :
-
une facture informatique
-
une deuxième facture de
réparation de cette maison
-
un total de facture
d’avocat
-
une facture d’alarme
-
une dernière facture de
caméra qui s’élève à 100 000 F.
ça c’est des factures publiées sur internet. »
Mme THERRY : « J’ai remis les 2 factures d’alarmes en
mains propres. »
Mme HAMAOUI : « Il y a 3 factures pour ces choses, je
l’ai dans les frais à passer sur les CCP. »
Mme THERRY : « Je l’ai remis en mains propres. »
Mme HAMAOUI : « Je n’ai pas fait attention. La plus
grosse, la deuxième, quand Mme THERRY me l’a donnée, j’ai tout de suite
sorti de l’argent du compte CCP.
Mme THERRY : « Isabelle, j’ai parlé du montant,
j’attendais un fonds spécial de l’UNAF, je lui ai dit – on doit sortir
des placements. »
Mme HAMAOUI : « Elle m’a demandé dans quoi vous
l’aviez placé. Je lui ai dit : dans travaux, la 1ère dans
décembre, la 2nde dans 2002, et donc je lui ai fait copie,
mais elle est ma supérieure, c’est mon expert comptable. »
Mme THERRY : « Pourquoi vous ne lui avez pas dit plus
tôt ? »
Mme HAMAOUI : « En janvier, il y avait beaucoup de
choses avec le passage à l’Euro, j’étais angoissée. »
Mme THERRY : « Oh, vous êtes toujours angoissée. »
Dr JOYEUX : « Je résume, il y a cinq factures sorties
de votre bureau. Vous êtes cadre, vous êtes expert-comptable. »
Mme HAMAOUI : « Je ne suis pas expert-comptable, et
je n’ai pas sorti cinq factures de mon bureau. »
Dr JOYEUX : « Dans la caisse, il y avait 110 € 82. »
Mme HAMAOUI : « Dans cette boite ? »
Mme THERRY : « On ne retrouve pas la caisse. »
Dr JOYEUX : « Le coffre était ouvert. Il y avait
cette caisse et 7 carnets de dix tickets de restaurant. »
CONSEILLER : « Quand l’avez-vous vu ? »
Dr JOYEUX : « Mardi. Il faut vous expliquer, c’est
dans un placard, et c’est parce qu’on a eu besoin de chercher dans le
placard, c’est Isabelle qui a découvert. »
CONSEILLER : « Cela vous l’avez vu le mardi 12. Et Mme
HAMAOUI était mise à pied depuis le vendredi 8. »
Mme HAMAOUI : « D’ailleurs, j’ai eu du mal. »
Mme THERRY : « Vous avez refusé votre mise à pied
conservatoire, nous aurions pu appeler la police. »
Mme HAMAOUI : « Dès que je suis rentrée dans le
bureau, Mme THERRY m’a lancé la lettre en me disant : - je vous licencie
pour faute, vous signez -, je n’ai pas voulu la prendre, et ensuite vous
l’avez balancée sur mon bureau. »
CONSEILLER : « Et vous trouvez anormal qu’après de
tels propos, la salariée refuse de signer !!! »
Mme THERRY : « Vous m’avez dit : je n’ai rien à me
reprocher, je ne signerai rien. »
Mme HAMAOUI : « J’ai demandé à téléphone au
Président, vous m’avez répondu : - au Président de la République pendant
que vous y êtes-. »
Dr JOYEUX : « Dernier point : le classement des
documents dans votre bureau, c’est une pagaille indescriptible. Pour
moi, c’est quelque-chose de grave. »
Mme HAMAOUI : « Premièrement, je ne suis pas seule
dans le bureau. Deuxièmement, j’ai appliqué ce que m’a appris le cabinet
JAZAGUET, lorsque j’y suis allée en stage et donc je me suis adaptée à
ses méthodes. Tout est clair, les classeurs sont dans des boites. Dans
une boite, les dossiers en attente de saisie, etc. »
Dr JOYEUX : « Nous aurons un état des lieux précis. »
Mme HAMAOUI : « Avant c’était M. ROSE qui était
expert comptable, remplacé par Isabelle de WILLECHABROLLE, avec le
cabinet JARZAGUET, maintenant vous en avez choisi un nouveau, qui n’a
pas le même logiciel que nous. »
Dr JOYEUX : « Moi, je dois dire que la confiance,
elle n’y est plus. »
Mme HAMAOUI : « Vous êtes le 5ème président
que je vois. Je suis salariée, je n’ai pas à intervenir dans les
différends des administrateurs. Quand M. BICHOT était président, je lui
ai donné ce qu’il me demandait, quand il n’a plus été président, je ne
lui ai plus rien communiqué. »
Dr JOYEUX : « Moi, je considère les choses comme
graves, car Mme ZAKIA est comptable et cadre. »
Mme THERRY : « La caisse, elle était où ? »
Mme HAMAOUI : « Dans le coffre. La petite caisse qui
est là sur le bureau, ne sert plus depuis longtemps sauf lors des
assemblées générales, il n’y a rien dedans. Je ne suis pas à jour pour
tous les comptes, mais la caisse est à jour. »
Mme THERRY : « Et vous maintenez que la caisse était
dans le coffre avec les tickets-restaurant. »
Mme HAMAOUI : « Les tickets, j’en fais le pointage en
fin de mois. Je ne suis passé à l’exercice 2002 que très récemment.
C’est pour cela que je travaillais tard. »
Mme THERRY : « Pourquoi les remboursements de frais,
pourquoi sont-ils retournés sur le bureau de CINDY ? CINDY a dit : -
. »
Mme HAMAOUI : « Pour moi, beaucoup de choses étaient
prêtes à la signature pour Mme BELLAVOINE. »
Mme THERRY : « Les frais de stages ? »
Mme HAMAOUI : « Ce n’est pas moi qui les ai rendus à
CINDY. Alors je ne sais pas. Et les notes de frais sont traitées en
priorité. Cela a toujours été notre politique ; des stagiaires
pourraient être gênés par un retard et j’y suis très sensible. Donc je
ne comprends pas. »
CONSEILLER : « Monsieur, vous dites qu’il y a des
factures qui sortent de son bureau. Les factures, il faut bien qu’un
certain nombre de personnes les voient, ou voient leurs copies, pour
qu’elles soient réglées et comptabilisées. Donc, vous n’avez aucune
preuve que Mme HAMAOUI les ait sorties. Vous n’avez aucune preuve. »
Dr JOYEUX : « Si, elles les a eues en mains propres. »
CONSEILLER : « Ce n’est pas une preuve. De plus, quand
il y a vol… »
Dr JOYEUX : « Je n’ai jamais parlé de vol. »
CONSEILLER : « Vous avez parlé de disparition de la
caisse et de tickets-restaurant. Quand il y a vol, à moins d’un flagrant
délit, ce devrait être à la police de faire l’enquête, un employeur n’a
pas les compétences. Les portes ferment-elles à clef ? »
Mme HAMAOUI : « Je ne ferme pas à clef, la clef est
dans le placard, nous sommes deux qui n’arrivont pas à la même heure et
il n’y a qu’une clef. »
Mme THERRY : « Vous partez la dernière ? »
Mme HAMAOUI : « Oui. »
Mme THERRY : « Personne n’entre dans le bureau. »
Dr JOYEUX : « Madame a reconnu. »
Mme HAMAOUI : « Enfin, il reste la femme de ménage.
Les deux premières factures m’ont été donnée, la troisième était au
courrier. Pour la première facture, M. BICHOT est venu me voir, je ne
lui ai rien donné, d’ailleurs il ne m’a rien demandé. Il m’a dit : - Mme
THERRY est prévenue par le commissaire aux comptes – et c’est à vous
qu’il l’a demandée. »
Dr JOYEUX : « Vous avez autre chose à dire ? »
Mme HAMAOUI : « Je n’ai rien compris à ce qui
m’arrivait. Moi, je suis salariée, je n’ai pas à rentrer dans les
conflits d’administrateurs. Me faire licencier à mon âge, après 27 ans
de maison, en sachant ma situation financière, mais je n’aurais jamais
pris ce risque-là. »
Mme THERRY : « Vous attestez bien avoir fermé le
coffre quand vous êtes partie. »
Mme HAMAOUI : « Je ne sais plus, j’étais et je suis
toujours très perturbée. A tel point que j’ai laissé le cadeau
d’anniversaire de ma fille. Cela fait 27 ans que je suis dans
l’association, j’ai un certain nombre de choses dans mon armoire, je
n’arriverai pas à tout prendre aujourd’hui. »
Mme THERRY : « Vous n’êtes pas encore partie pour le
moment. »
Lors d’un intermède où Mme THERRY est sortie du bureau,
M. JOYEUX a sorti une feuille qu’il a voulu faire signer à Mme HAMAOUI.
Cette feuille était une reconnaissance de dette pour le prêt que
celle-ci remboursait régulièrement. Sur cette reconnaissance de dette il
n’était aucunement indiqué à quelles conditions le prêt avait été
accordé. Le motif de cette demande de signature était la régularisation
tardive de ce prêt que Mme HAMAOUI ne contestait pas.
M. JOYEUX a insisté auprès de Mme HAMAOUI, lui disant que
si elle signait cette reconnaissance de dette, on lui paierait son
indemnité de licenciement et son préavis. J’ai demandé à M. JOYEUX de
modifier en conséquence les termes de ce document ; il a refusé, j’ai
donc conseillé à Mme HAMAOUI de ne pas le signer.
Etampes les 15 et 17 mars 2003 et 20 janvier 2003-09-19
Alain GRIS, Conseiller du salarié.
ATTESTATION LEGALE POUR LE CONSEIL DES PRUD’HOMMES
(Nouveau code de procédure civile, art 200 à 203, Nouveau
Code Pénal, art. 441-7)
Je soussigné GRIS Alain, né , adresse : Ingénieur,
agissant en tant que Conseiller du salarié,
lien de parenté avec les parties : aucun
lien de subordination à leur égard : aucun
de collaboration ou de communauté d’intérêt avec elles :
aucun,
après avoir pris connaissance des articles 200 à 203 du
NCPC, atteste la véracité du compte-rendu ci-joint de l’Entretien
préalable au licenciement de Mme HAMAOUI Zakia de Familles de France
ayant eu lieu le 15 février 2002 à 28 place St Georges 75009 Paris.
La présente attestation peut être produite en justice.
Son auteur a connaissance qu’une fausse attestation de sa part l’expose
à des sanctions. Ci-joint photocopie de ma carte d’identité (ou tout
autre document attestant l’identité et comportant une signature).
Fait à Etampes, le 20 janvier 2003.