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Parler de la puberté à son fils par Henri Joyeux

 

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Texte de l'article paru dans le n° du juin de la Revue Familles de France 

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Réaction de lecteurs 

            

Un père s'adresse à son fils pour  expliquer la puberté.

"Mon fils, tu as déjà 11 ans petit homme, tu vas bientôt devenir un homme.  Comme toi, je suis passé par cette étape formidable qui transforme le corps d'un petit garçon en celui d'un jeune homme, adolescent.  Il faut donc que je te parle de la puberté, de ta puberté qui va venir. Tu sais ce n'est pas facile car quand j'avais ton âge, on n'en parlait pas.  Les mamans parlaient à peine à leur fille de la puberté et c’était souvent trop tard. Mon papa, ton grand-père que j'aime beaucoup, ne disait rien sur ce sujet.  Alors tu vois, comme ce n'est pas facile de parler des choses de la vie et de l'amour, de la sexualité, je préfère aller me balader avec toi. Que préfères-tu, nous partons à pied en promenade ou bien on prend la vieille bagnole, la 2CV ou la 4L ?"

 Si vous prenez la voiture, vérifier bien la position du rétroviseur afin de voir les oreilles de votre fiston.  C'est plus facile de parler de sujets délicats, en parallèle qu'en face à face...

Le fils est étonné par le langage de son père auquel il n'est pas habitué !  Il entend surtout : "N'oublie pas de ranger ta chambre, as-tu fini ton travail ?"Aujourd'hui son père est spécial.  Et cela rend le fils curieux.

Le Père : « Tu sais quand j'avais ton âge, j’étais déjà amoureux d'une fille qui s’appelait Martine. Je ne lui ai jamais parlé. Je n’osais pas. »

 Le fils se dit, Maman s'appelle Hélène, et dans sa tête, il se dit que lui aussi, il est attiré ou amoureux d'une fille qui s'appelle Annabelle.

 Le père : « Après elle, j'ai été amoureux de beaucoup d'autres filles. J'avais même remarqué que chaque fois que je restais plus de dix minutes avec une fille de mon age, je me demandais si je ne devenais pas amoureux.  C’est compliqué le coeur d'un garçon. »

 Le père ne doit pas hésiter à laisser des temps de silence, qui rendront le dialogue plus intense et qui accentueront l'écoute du fiston. Et le garçon se dit dans sa tête, que la semaine précédente, il préférait Julie, la petite blonde au visage si doux avec les beaux yeux bleus.  En même temps, il y a une autre fille, une plus âgée, que les autres garçons, les plus grands, appellent "l'allumeuse".  Certains disent qu’elle couche.

 "Mais tu sais, fils, avec les copains, on avait remarqué que certaines filles étaient des coquines.  Elles ne parlaient que des garçons, elles avaient déjà un corps très féminin, avec des grosses (ou des petites)fesses, des gros (ou des petits) seins ! »

 Dites selon vos goûts, en sachant que le plus souvent les goûts du fils ressemblent fort à ceux du père... 

Le père: "Il faut reconnaître que certains garçons ne parlaient aussi que des filles et souvent de façon peu ou non respectueuse. Certaines étaient traitées de putes ou de salopes et les copains disaient des choses dégueulasses sur ces filles. Au fond, ils ne les respectaient pas. Tu sais, ce sont toujours les filles qui sont blessées par des hommes et qui risquent d'être exploitées par ces hommes qui ne les respectent pas.

« Les putains des bords de trottoir ce sont des esclaves des temps modernes.  Ces femmes, ces filles ont été blessées souvent dans leur famille ou dans leur entourage proche. On dit qu'il y en a toujours eu. Parce qu'il y a toujours eu des hommes qui exploitaient des femmes. Et c'est intolérable.

 La question que l'on peut se poser est la suivante : pourquoi des hommes sont-ils obligés d'aller avec des prostituées ? Ces hommes-là sont mal dans leur peau, ils ne vont pas bien. Ils n'ont pas été informés correctement à la puberté, ou avant leur puberté. Leur papa ne leur a rien dit le plus souvent.  En plus ils ne savent pas ce que c'est le véritable amour. Peut-être ils n'en ont pas assez reçu, quand ils étaient enfants."

 « Dis-moi fiston, tu as raison de m'écouter en silence, cela me prouve que tu écoutes bien ce que je te dis.  Mais tu n’hésites pas si tu as des questions. »

 « Je reviens à la puberté.  Tu sais, c'est une période fantastique de la vie. De petit garçon, tu deviens jeune homme.  Cela va se faire sur 3 ou 4 ans. Lentement ton corps, ton esprit, ton coeur se transforment.  C'est formidable ce qui va se passer en toi.  Et il ne faut pas que cela t'inquiète. Tu sais, à la puberté, les petites filles deviennent jeunes filles.  Leur corps devient progressivement un corps de femme.  Leurs seins se mettent à pousser, elles n'ont pas de barbe, heureusement.  Tu remarqueras que les garçons sont forts des épaules, tandis que les filles en général sont fortes du côté des hanches Et tu vas te rendre compte que de plus en plus les filles t’intéressent et que  tu intéresses les filles. Tu peux être timide, avoir des difficultés à leur parler. C'est mieux et ça changera. Parfois quand on est petit, on n'ose pas trop leur parler. On les trouve trop différentes de nous, les garçons, et puis progressivement on change. »

« Quand j'avais ton âge, on parlait de tout cela avec des copains.  On se moquait des filles.  Parfois il y avait des copains qui apportaient à l'école des magazines de fesses, avec des corps nus de femmes ou d'hommes.  C'était pas génial.  Et on se passait ça sous les tables.  Tu vois, fils, ce n'était pas bon, car on se salissait le regard, les yeux, le coeur.  On voyait la sexualité comme quelque chose de sale, alors que cela peut être au contraire, plein de respect, de tendresse, de délicatesse.  L'amour, ne l'oublie jamais, c'est d'abord un coeur qui cherche un autre coeur et pas un sexe qui cherche un autre sexe.

"Parfois même avec des copains un peu obsédés, on était attiré à faire des jeux dégueulasses, où on se sentait pas bien clair.  Alors des copains montraient leur sexe et ils nous apprenaient à jouer avec notre sexe.  Et parfois on s'enfermait dans des gestes, pour se faire plaisir.  C'était la masturbation. Autrefois on disait que cela rendait sourd ou aveugle. C’était surtout pour faire peur.  Pour empêcher les garçons de le faire.  Aujourd'hui on s'est rendu compte que plus on le cache, plus on l'interdit, plus les jeunes le font et finissent par ne pas respecter leur corps, leur sexualité.

Ton coeur, ta sexualité tout cela est très précieux, garde-les, préserve-les, pour cela tu apprendras à bien les connaître et tu n'en feras pas n'importe quoi. »

 « Toi, tu sais que tu peux discuter avec ton papa quand tu veux et tu n’hésiteras pas à me poser toutes les questions, surtout celles que tu n'oses pas poser, même celles qui sont les plus gênantes.  On a tous les mêmes.  Moi, j'aurais bien aimé pouvoir les poser à mon papa. »

 « Allez, on rentre à la maison et on va prendre un bon goûter. 

L'avis de lecteurs : pourquoi le numéro de la Revue consacré à l'éducation sexuelle nous a beaucoup choqué : 

L'avis de  Marie-Hélène , conseillère conjugale dans une association de Familles de France

Quelques réactions à la lecture de l'article écrit par Henri Joyeux "Parler de la puberté à son fils"

 L'auteur semble chercher une complicité avec son fils…sur quel terrain ? "les putains…les magazines  de fesses…les jeux dégueulasses…la masturbation…" ?

Dans cette approche, ne se situe-t-il pas dans une relation de copain plus que de père ?

Son fils a-t-il des chances d'être rejoint par ce langage, alors qu'il est probablement déjà imbibé par la culture « Loft Story » ?

 Des conseils sont prodigués au fils sous forme de vœux pieux.

Ce qui abîme ou dénature l'amour est largement plus développé que ce qui le construit.

 Le père parle beaucoup de lui-même. En pensant: "le plus souvent les goûts du fils ressemblent fort à ceux du père…", ne cède t-il pas à la tentation de projeter son propre vécu sur son fils ?

On peut se demander si le silence du fils traduit vraiment une écoute de son père.

 Chez le père, on ne perçoit pas d’écoute, mais de la curiosité.

Une attitude d'accueil de ce que vit ce garçon n'est-elle pas primordiale ?

Il a  11ans. Où en est-il ? Quels sont ses besoins ? Quelles sont ses questions ?

En lui parlant de ses copains, on pourrait s’en approcher, mais attention à le respecter !

 Peut-être ce garçon cherche-t-il un modèle auquel s'identifier…Le discours de son père ne risque-t-il pas de le troubler inutilement ?

 Le rôle du père, de l'éducateur, n'est-il pas, dans un climat de confiance établi peu à peu, d'aider le jeune à exprimer ses désirs, sa soif, ses aspirations profondes, à y croire, et à s'y référer, tout en lui apprenant à identifier ses pulsions et à les gérer ?

 Le rôle du père, de l'éducateur, n'est-il pas de témoigner au jeune, des richesses qu'il a pu découvrir dans la construction de l'amour, sans gommer les difficultés surmontées ou les combats à mener ?

L'avis de  Béatrice, mère de famille

-         il parle d’un dialogue : ça ressemble fort à un monologue !

-         le Père dit : « quand j’avais ton âge » à son fils de onze ans, puis il parle de ce qui se passait alors :

« certaines filles étaient des coquines. Elles ne parlaient que des garçons, elles avaient déjà un corps très féminin avec des grosses (ou des petites) fesses, des gros (ou des petits) seins ! » Dites selon vos goûts, en sachant que le plus souvent les goûts du fils ressemblent fort à ceux du père…

 Ca, ça me choque beaucoup, pour plusieurs raisons :

-         il suggère ou dit :      * que parmi les filles de onze ans (l’entourage en filles d’un garçon de onze ans, c’est d’abord les filles de sa classe, donc du même âge), il y a des coquines. Dire ça de filles de onze ans, ça me choque !

                                          * de donner des indications sur les goûts que le père a en matière sexuelle sur les petites filles de onze ans (petits ou gros attributs), réduisant, d’ailleurs, le portrait des filles en question à leurs seules fesses et seins

 -         d’autre part, je m’interroge sur ses sources d’informations : comment peut-il dire que les goûts d’un fils ressemblent fort à ceux de son père dans cette matière !!! Y a-t-il des études médicales faites en ce sens ? M. Joyeux a-t-il des attributions médicales qui lui permettent de dire cela ? A-t-on l’habitude de faire des enquêtes de ce genre dans des familles, ou est-ce seulement les statistiques de sa propre famille ?

-         il y a là pour moi une incitation à parler de sexualité avec ses enfants, en mettant en scène devant lui ses propres expériences sexuelles (cf. notamment le passage sur la masturbation « des copains montraient leur sexe et ils nous apprenaient à jouer avec notre sexe »), qui me choque profondément.

 Un parent, s’il doit informer ses enfants sur la puberté, n’a pas à se mettre en scène personnellement dans ses discours. D’ailleurs, ça mettrait les enfants très mal à l’aise. Savoir d’une façon distante que ses parents ont une vie sexuelle est une chose, entrer dans leur intimité, cela relève de l’exhibitionnisme le plus malsain, voire plus. 

De plus, le passage sur les « putains » comme il dit est très contestable. La question : « pourquoi des hommes sont-ils obligés d’aller avec des prostitués » me gêne déjà dans sa formulation : qu’est-ce que ça veut dire « obligés », c’est insensé d’utiliser un terme pareil !! Ensuite la réponse constitue une simplification du problème inadmissible, même quand il s’agit de parler à un enfant : ce serait des enfants qui ont été mal informés (leurs parents sont donc responsables de leur déviance), et peut-être n’ont-ils pas reçu assez d’amour étant enfants ! (leurs parents sont donc clairement coupables !).

 L’impression générale de ce texte est très négative : en effet à aucun moment il n’est question de relation affective. Les filles sont décrites comme des choses à respecter soi-disant et pourtant tout le vocabulaire utilisé pour en parler dans cet article est dégradant (putes, salopes, esclaves). Les garçons qui les traiteraient mal (cf. passage sur les « putains ») ne seraient d’ailleurs même pas responsables de leurs actes (n’oublions pas qu’ils sont « obligés » d’aller les voir).

 En conclusion, je dirais qu’à une époque où on cherche à expliquer aux enfants que l’inceste est condamné par la loi, que Familles de France encourage ouvertement les pères à parler à leurs fils de cette façon, en les faisant entrer dans leur vie sexuelle par des témoignages malsains, inopportuns et inutiles à l’information de leurs fils, est extrêmement grave. Surtout quand ça se termine par : « Allez ! on va prendre un bon goûter ».

 Quant à l’article de Madame Joyeux (où est sa compétence pour parler de cela, elle aussi ?), heureusement qu’elle n’est pas partie dans les mêmes délires, imaginez les appréciations échangées entre mère et fille sur la taille des attributs masculins !….

L'avis de Colette, présidente d'une association de Familles de France

A la lecture de l’un de vos articles paru dans le dernier numéro de « Familles de France » intitulé : Parler de la puberté à son fils, j’ai ressenti un malaise tel qu’il m’a incitée à en faire des photocopies pour les diffuser à plusieurs pères de familles de l’Association ayant des garçons pré-adolescents afin d’avoir leur avis.

 A la quasi unanimité, les réaction ont été très négatives, à savoir :

-         discours affectant un côté moralisateur et cependant porteur d’une certaine vantardise du père vis-à-vis du fils (quand j’avais ton âge…). Plusieurs pères ont employé le terme de « discours pervers »…

-         langage grossier (vulgaire ?) choquant et propre à salir non seulement la vision de l’enfant sur l’amour, mais également sa relation avec son père,

-         discours très décalé et pollué par des exemples inopportuns,

-         dialogue inexistant : le père ayant dit ce qu’il voulait, l’entretien est clos. A noter également qu’il ne semble pas que l’enfant ait été demandeur. Ne vaut-il pas mieux attendre qu’il le soit ?

Je tiens d’autant plus à vous faire connaître ces réactions que les jeunes pères se sont sentis agressés par le doute que laisse supposer cet article quant à leur capacité de parler à leurs fils avec leur propre sensibilité.

Aucun de ces jeunes pères (entre 35 et 45 ans) ne parlerait de cette façon à son enfant.

Pour ceux d’entre eux qui se sentiraient embarrassés, est-ce bien là le modèle à leur proposer ?

 Notre réaction est plutôt vive, mais il nous a semblé nécessaire de vous en informer. Familles de France ne nous a pas habitués à cette brutalité de langage et nous apprécions un peu plus de délicatesse. 

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